Il y a quelques semaines, un magazine a attiré mon attention en librairie. Il s’agissait d’un numéro de « Géosciences » ayant pour sujet le dos. Nombre de mes clients, pour ne pas dire la totalité en souffrant, j’ai décidé d’acheter cette très bonne synthèse sur tout ce que l’on sait aujourd’hui de cette partie de notre anatomie, sujet d’un grand nombre de nos souffrances. Nul ne semble épargné. Ce magazine nous présente l’anatomie du dos, de la prévention, du diagnostic et des soins.

J’ai décidé de vous livrer ici quelques données de cet ouvrage afin que vous puissiez juger de sa complexité. On parle du mal du siècle, alors que des archéologues ont pu constater sur des squelettes que les problèmes de dos existaient déjà dans l’Egypte antique.

Notre dos est une combinaison complexe d’os, de muscles et de fibres nerveuses. Son élément central est la colonne vertébrale. Elle est composée de 24 vertèbres articulées. A son extrémité supérieure, le cou soutient le poids de notre tête, soit entre 4,5 et 6,5 kg chez un adulte. Notre dos peut être soumis à des contraintes extrêmes. Par contre il s’accommode beaucoup moins bien de notre mode de vie actuelle, c’est-à-dire de l’inaction caractérisée par des déplacements en voiture ou transports en commun à la place de la marche et surtout des heures assises sans bouger devant un ordinateur.

Notre corps compte 639 muscles dont 25 recouvrent la totalité de notre dos. Ils servent d’étais à notre charpente osseuse mais lui servent également « d’arcs-boutants ». Donc s’ils perdent de leur masse, ce qui arrive par l’inactivité, la colonne vertébrale s’affaisse et sa courbure s’accentue. Les études démontrent que presque toutes les personnes souffrant du dos ont une musculature faible du torse qui n’arrive donc pas à suivre le rythme des mouvements. Ce décalage de rythme l’empêche de remplir sa fonction première qui est de maintenir le torse droit.

Le mal de dos est aujourd’hui le deuxième motif de consultation chez un généraliste. Les lombaires (zone dite des « reins », qui sont en fait situés plus haut) concentrent entre 70 et 80% des douleurs d’origine mécanique. Cette zone est la plus fragile car elle supporte davantage de poids et elle est bien plus mobile que les autres.

Deux facteurs expliquent la prolifération des lombalgies :

  • La surcharge pondérale,
  • Le défaut d’activité physique. La sédentarité est la cause principale des maux de dos !

En 1990, selon une étude « maladies, un fardeau mondial » parrainées par l’OMS, les lombalgies arrivaient en 11ème position sur un classement de 310 maladies. En 2010 elles arrivent en 6ème position. En 2015, elles ont touché 540 millions de personnes dans le monde.

Elles occupent le 1er rang mondial en matière de journées perdues pour cause de handicap (arrêts de travail, renoncement aux activités quotidiennes, obligation de rester alité…).

En France, chaque année, le coût lié aux lombalgies se chiffre en milliards d’euros pour la Sécurité sociale. Toujours en France, 20% des arrêts maladie sont dus à des lombalgies et c’est la 1ère cause d’invalidité avant 45 ans.

Aucun traitement n’étant réellement efficace, il vaut mieux agir par la prévention. Voici les conseils du Dr Maugars, chef du service de rhumatologie du CHU de Nantes :

  • Éviter les activités physiques traumatisantes : tâches répétitives où le dos entre en action, port de charges très lourdes, sports violents et ceux nécessitant des mouvements de rotation brutaux (golf, tennis…). Apprendre à ne pas faire levier avec son dos (pliez les jambes !)
  • Pratiquer une ou plusieurs activités sportives renforçant les muscles spinaux (muscles qui maintiennent le dos par l’arrière) et les abdominaux.
  • Adopter de bonnes postures au bureau.

En termes de thérapies, le choix est grand mais deux certitudes pour le patient : il ne pourra se passer d’un renforcement musculaire et ne devra envisager l’opération qu’en dernier recours.

Dans les solutions faciles ont pourra citer :

  • Les infrarouges,
  • Le magnésium : si le corps est en manque de cet oligoélément, des contractures musculaires peuvent subvenir. Attention à ne pas en abuser.
  • Les extenseurs : bandes élastiques en latex qu’on étire de façon répétée, et dans différentes positions, avec les mains ou les pieds.
  • Le ballon de gym : notre corps est fait pour bouger beaucoup et longtemps, ce que l’on ne fait pas lorsque l’on est installé des heures à sa table de travail. La solution ? Remplacer sa chaise de bureau par un ballon de gym. Il est impossible de se maintenir immobile dessus. Pour garder l’équilibre, le dos doit rester droit, et ses muscles travailler en permanence. Ne pas utiliser plus de 20 minutes d’affilée. Travailler debout pendant un moment constitue aussi une bonne alternative.
  • Les maux de dos qui accompagnent une inflammation et un gonflement de la peau (par exemple suite à un choc) se soignent avec du froid.
  • Les coussins chauffants : grâce à l’action de la chaleur, les vaisseaux sanguins se dilatent, les tissus, davantage irrigués, gagnent en élasticité et les muscles se décontractent.
  • La terre médicinale vendue en pharmacie appelée « terre-argile » appliquée en cataplasme.
  • Le plateau d’équilibre appelé aussi « balance board »,

Les thérapies conventionnelles :

  • La rééducation : un large éventail d’exercices s’offre aux personnes souffrant du dos mais ceux-ci doivent être adaptés à chaque cas.
  • Les médicaments : souvent indispensable à condition de trouver le bon dosage. Le plus faible possible mais quand même efficace.
  • Les thérapies comportementales et cognitives : on se débarrasse rarement d’une douleur chronique en ne ciblant que son origine physiologique.
  • La chirurgie : solution de dernier recours.
  • Le massage : la stimulation mécanique détend les muscles contactés et améliore la circulation. Le massage libère des endorphines dans l’organisme qui opèrent comme un antalgique.
  • La relaxation
  • La manipulation vertébrale : le but est d’étirer les muscles, ligaments et vertèbres du segment articulaire bloqué jusqu’au maximum de leurs limites physiologiques.
  • La thermothérapie : consiste à appliquer un emplâtre à 45°C sur une zone douloureuse.

Les thérapies alternatives :

  • Les gymnastiques douces, tai-chi, qi gong, yoga : ces trois disciplines étirent et développent la musculature, favorisent l’équilibre ainsi qu’un bon maintien.
  • La musculation et la méthode Pilates : le renforcement musculaire permet de consolider l’ensemble du dos.
  • L’homéopathie.
  • L’ostéopathie : par de légères manipulations, le thérapeute fait céder les blocages à l’origine des douleurs dorsales.
  • Le rolfing : massage profond qui dénoue les tensions car il décolle les fascias les uns des autres.
  • L’acupuncture : des aiguilles pour soulager la douleur.
  • La méditation de pleine conscience : ne fait pas disparaître le mal mais aide à mieux le gérer.
  • L’hypnothérapie : les techniques d’hypnose peuvent soulager les maux de dos chroniques.
  • La thérapie neurale : injection d’anesthésiants permettant à l’organisme de s’autoréguler.

Enfin pour terminer, voici quelques activités conseillées et déconseillées pour votre dos. Le mouvement est à la fois un remède et un traitement préventif. Une activité physique régulière est plus bénéfique que les antidépresseurs. L’effort ne doit jamais être trop prolongé. Il risquerait alors d’exposer à des risques cardiaques, d’user les articulations, d’entraîner des inflammations ou de provoquer des déchirures de ligaments. L’important est de bouger, de ne pas garder la même position plus d’une heure.

Sont conseillées :

  • L’escalade : prévient les contractures musculaires et évite les mauvaises postures,
  • La marche nordique : soulage les articulations, muscles et tendons des membres inférieurs,
  • L’aviron : fait travailler presque tous les muscles,
  • Le yoga : fortifie la musculature tout en l’étirant,
  • Le vélo : pour une colonne vertébrale plus résistante,
  • La natation : soulage les articulations et la colonne vertébrale,
  • La danse : mobilise les articulations intervertébrales,
  • Le roller : développe les muscles du dos et de l’abdomen.

Sont déconseillées :

  • Le tennis,
  • Le canoé,
  • Le jogging,
  • Le football.

Lionel COSTA

Source : magazine GEOSCIENCES hors-série « Le dos »